Conférence de Mme Betty Rouland
Mondialisation, (im)mobilités
et frontières en mouvements

Séminaire L1 | Mercredi 04 mars 2020 | De 11h00 à 12h30
Espace des conférences - Salle Hannibal Technopark Elghazela

Biographie
Betty Rouland

chercheure irmc

Titulaire d’une thèse internationale de géographie en cotutelle entre la France et l’Espagne Betty Rouland est actuellement chercheure à l’Institut de Recherche sur le Maghreb Contemporain (IRMC) de Tunis. Ses recherches portent sur le triptyque « migrations, mondialisation, santé » de part et d’autre de la Méditerranée. Ses travaux s’articulent autour de trois axes intrinsèques : (1) développement du secteur privé de santé et patientèle étrangère en Tunisie ; (2) Figures migratoires émergentes, mobilités régionales et espaces de circulations dans le Maghreb post-révolution ; (3) Processus de régionalisation, transnationalisme et mondialisation au prisme des mobilités et des circulations dites médicales dans une perspective « Sud-Sud ». Elle dirige aujourd’hui plusieurs projets de recherche dont notamment une recherche sur la santé reproductive transfrontalière dans le Maghreb ainsi que sur « Le commerce international de services de santé en Tunisie : Nature, mesure et enjeux »

Cette communication s’intéresse aux paradoxes de la mondialisation contemporaine à travers l’étude de la condition des travailleurs « migrants » de part et d’autre de la Méditerranée, à savoir en Espagne et en Tunisie. A l’heure du tournant mobilitaire (circulations des hommes, des idées, des marchandises, etc.), force est de constater que les logiques néolibérales combinées à des politiques migratoires d’accueil restrictives ne cessent de vulnérabiliser la condition des travailleurs étrangers dans les pays d’accueil.A travers l’exemple des ouvriers agricoles marocains et subsahariens dans les serres de la province andalouse d’Almeria ainsi que des domestiques ivoiriennes en Tunisie, il est question de montrer l’extrême précarité des conditions de vie de ces populations marginalisées. Caractérisées comme « irrégulières », ces populations mobiles sont invisibilisées et dépourvues de leurs droits. Cette situation découle de logiques macro-structurelles aussi bien économiques que politiques. A travers ces deux exemples analysant spécifiquement la condition du « migrant », on insiste sur la manière dont les inégalités sont produites et se globalisent. Les frontières politico-administratives se mobilisent, se déplacent et se réorganisent : les disparités socio-économiques locales sont un miroir des inégalités mondiales.

Mondialisation, (im)mobilités
et frontières
en mouvements

le paradoxe de la mondialisation contemporaine